Pourquoi souhaiter que l’archipel puisse être inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco?
En quelques mots…
L’inscription de l’archipel au patrimoine mondial de l’Unesco serait l’occasion d’apporter une prestigieuse reconnaissance à l’histoire de notre territoire aux yeux du monde entier. Cette inscription permettrait, outre la reconnaissance du travail de nos ancêtres, une meilleure compréhension de notre histoire… En effet, l’archipel a une place singulière dans l’histoire pluriséculaire de la pêche à la morue. Aujourd’hui, notre héritage patrimonial et nos paysages racontent cette empreinte humaine avec force…
Depuis plusieurs années, les acteurs culturels et les autorités publiques se sont engagés dans la gestion et la protection de ce précieux patrimoine matériel et immatériel. Il convient aujourd’hui de poursuivre ces actions de valorisation en y apportant de nouvelles perspectives… L’archipel a besoin de projets ambitieux pour offrir de nouvelles opportunités d’avenir aux jeunes, aux habitants ainsi qu’à de nouveaux acteurs économiques par exemple. Le projet d’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco en fait désormais partie.
Ce dessein devrait permettre, avec les multiples rendez-vous qu’il nécessitera et occasionnera, sur du moyen et long terme, une appropriation ou une réappropriation de l’histoire par les habitants du territoire, il favorisera une cohésion sociale et devrait permettre une amélioration du cadre de vie. Il s’agit ici, d’un projet de territoire qui devra être porté avec l’adhésion de tous. Il permettra de réunir tous les acteurs du territoire afin de mettre en place un plan d’actions, de gestion et de préservation, du «cousu main» localement, afin de préserver et de valoriser le patrimoine qui, si nous en prenons bien soin, pourra en témoigner dans 20, 30, 50 voire 100 ans.
Enfin, ce projet de candidature à l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco est structurant pour le territoire et pourrait davantage donner de fierté aux habitants sur l’histoire de notre archipel.
Un cercle de prestige
Dans le monde, plus de 1000 biens culturels, naturels ou mixtes sont reconnus dans 161 pays. En France, en 2019, 45 sites sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial dont 39 culturels, 5 naturels et 1 mixte.
Dans le top 10 des plus beaux sites classés par l'UNESCO on trouve: les rives de la Seine à Paris, Le Pont du Gard, Le Palais des Papes et le Pont d'Avignon, Le Port de la Lune à Bordeaux, La cathédrale Notre Dame de Reims, les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle, le Mont-Saint-Michel, Les monuments d'Arles, les Parcs et Château de Versailles, le Site historique de Lyon.
La dernière en date: Les terres et mers australes françaises.
Qu’est-ce que le patrimoine mondial?
Un bien doit répondre à au moins un des dix critères majeurs définis par l’Unesco, garantissant la valeur universelle exceptionnelle.
En 1972, l’Unesco établit la Convention du patrimoine mondial. Elle a pour but de recenser et de préserver l’ensemble du patrimoine culturel et naturel d’une valeur universelle exceptionnelle. Selon cette convention, un «patrimoine culturel» est un monument, un ensemble de bâtiments ou un site ayant une valeur historique, esthétique, archéologique, scientifique, ethnologique ou anthropologique. Le terme «patrimoine naturel» désigne une caractéristique physique, biologique, et géologique exceptionnelle, la flore et la faune menacée, les zones ayant une valeur du point de vue scientifique, esthétique ou du point de vue de la conservation. Il existe depuis des biens mixtes alliant caractéristiques culturelles et naturelles.
L’orientation de base du projet de l'archipel:
Elle concerne les traces matérielles sur le territoire de l’activité pluriséculaire de pêche à la morue, aussi bien dans ses modalités de «petite pêche» locale que de «grande pêche» réalisée en saison par les équipages venus de France.
L’importance historique de cette pêche morutière, dont les premières traces indubitables remontent au XVIe siècle et qui a duré jusqu’à la fin du XXe siècle (moratoire de 1992 et 1995) et de ses conséquences sur le commerce, l’alimentation et les échanges entre l’Europe - particulièrement la France - et l’Amérique devrait être au cœur de la justification d’une Valeur Universelle Exceptionnelle de ces traces.
La démarche UNESCO
Seuls les pays qui ont signé la Convention du patrimoine mondial et se sont par-là même engagés à protéger leur patrimoine naturel et culturel peuvent soumettre des propositions d’inscription de biens situés sur leur territoire sur la Liste du patrimoine mondial.
1 La Liste indicative
La première chose que le pays doit faire est de dresser un inventaire des sites naturels et culturels les plus importants situés à l’intérieur de ses frontières. Cet inventaire est appelé La Liste indicative et constitue un état prévisionnel des biens que l’État partie peut décider de proposer pour inscription au cours des cinq à dix années à venir; elle peut être mise à jour à tout moment. C’est une étape importante, car le Comité du patrimoine mondial ne peut étudier une proposition d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial si le bien considéré ne figure pas déjà sur la Liste indicative de l'État partie.
2 Le dossier de proposition d’inscription
Le fait de préparer une Liste indicative dans laquelle il sélectionnera des sites permet à l’État partie de planifier la soumission des dossiers de proposition d’inscription. Le Centre du patrimoine mondial peut conseiller et aider l’État partie à préparer ce dossier qui doit être aussi exhaustif que possible, avec toute la documentation et les cartes requises. La proposition d’inscription est alors soumise au Centre qui vérifie si elle est complète. Si c’est le cas, le Centre l’envoie à l’organisation consultative compétente pour évaluation.
3 Les organisations consultatives
Les biens proposés pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial sont évalués par deux organisations consultatives indépendantes, désignées par la Convention du patrimoine mondial: le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui fournissent respectivement au Comité du patrimoine mondial des évaluations des sites culturels et naturels proposés pour inscription. La troisième organisation consultative est le Centre international d’étude pour la préservation et la restauration des biens culturels (ICCROM), un organisme intergouvernemental qui donne au Comité des conseils avisés sur la conservation des sites culturels ainsi que sur les activités de formation.
4 Le Comité du patrimoine mondial
Une fois qu’un site a été proposé et évalué, c’est au Comité intergouvernemental du patrimoine mondial qu’appartient de prendre la décision finale concernant son inscription. Une fois par an, le Comité se réunit pour décider quels sites seront inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Il peut aussi différer sa décision et demander aux États parties de plus amples informations sur leurs sites.
5 Les critères de sélection
Pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial, les sites doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle et satisfaire à au moins un des dix critères de sélection. Ces critères sont expliqués dans les Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial qui est, avec le texte de la Convention, le principal outil de travail pour tout ce qui concerne le patrimoine mondial. Les critères sont régulièrement révisés par le Comité pour rester en phase avec l’évolution du concept même de patrimoine mondial. Jusqu’à la fin de 2004, les sites du patrimoine mondial étaient sélectionnés sur la base de six critères culturels et quatre critères naturels. Avec l’adoption de la version révisée des Orientations, il n’existe plus qu’un ensemble unique de dix critères.